Arrêt obligatoire avant la descente. Un menhir d’Obélix se repose depuis un bon moment sur le côté droit de la route. Vous découvrirez des stèles, une à la mémoire d’aviateurs tombés en service dans le massif, l’autre à la mémoire de ceux qui ont gardé ouverts les chemins de la Liberté dans les années quarante et qui pour eux ont donné leur vie.
De l’autre côté de la route en cherchant bien, vous trouverez la croix d’Aragon qui marquait la frontière de 1258. Avec un peu de courage, à pied ou avec une assistance électrique vous devriez arriver à en trouver d’autres. Par le chemin qui y mène vous pousserez jusqu’au « Clot d’Espanya » de vos cartes. Rester en selle ne sera bientôt plus aisé. Vous dépasserez à pied le « clot ». Vous trouverez une série de bornes qui marquaient autant une frontière qu’une propriété seigneuriale des De Vivier au niveau de la limite de l’Aude.
D’autres découvertes sont possibles en partant du col de Jau à vélo. Le chemin qui va du refuge de Caillau à la gare oubliée d’Estarder vous ferait arriver à Prades par un parcours pour VTT exceptionnel. Mais seulement si vous avez le niveau suffisant pour cette longue distance sur terre :  25 kilomètres c’est long. Ce sera donc pour les plus endurants, les mieux entraînés et les mieux accompagnés.
Il y aura des moments de ravissement devant les seules gravures magdaléniennes de plein air à admirer en France. Elles sont au rocher de Fornols (isard, bouquetin, vautour fauve…). Leurs lignes sont ténues. Il faudra donc les voir avec les yeux de la connaissance et de la foi. Mais vous devrez d’abord vous en approcher. Vos cartes signalent bien l’endroit, mais sans guide, ce n’est pas gagné.

Nous vous en donnons les coordonnées que nous avons relevées sur l’article qui lui est consacré sur Wikipédia :     42° 38′ 10″ N, 2° 22′ 47″ E

La beauté du Canigou comme celle de la vallée, de toute façon, s’offriront à vous.
Si vous suivez la route que nous avons retenue, vous aurez remarqué que la D84 de l’Aude s’est mutée en D14. Vous descendrez en ouvrant grand les yeux pour repérer l’ancienne abbaye de Sainte Marie de Clariana de Jau, la Tour de Mascarda. Vous passerez Mosset, Molitg si vous ne vous y arrêterez pas pour faire étape et profiter un peu de l’endroit (si ce n’est pas demain, vous qui aimez la montagne, vous reviendrez par ici pour découvrir aux alentours de nombreuses roches gravées, de vieilles églises, des châteaux médiévaux, comme celui de Paracolls avec son histoire et ses légendes, des dolmens dont un exceptionnel près du col de Tribes qu’il faudra mériter prochainement, une tour des parfums tout près).
Certains d’entre vous choisiront de faire étape ailleurs dans la vallée de la Castellane, à Catllar, ou à Prades, ville connue par son Saint Pierre mais aussi pour un ancien maire à l’accent du Lot et son université d’été.
C’est là que nous avons mis le point final de l’étape. Pablo Casals en des jours sombres pour l’Espagne qui n’annonçaient rien de bon pour l’Europe et le monde y a trouvé refuge. Les mélomanes, grâce à la magie de son violoncelle et au chant des oiseaux y trouvent aujourd’hui un festival magnifique.
Pour votre hébergement, vous devriez vous débrouiller facilement et passer une bonne nuit. Comme souvent elle est de bon conseil, elle vous dira, parce qu’ il y a tant de hauts lieux historiques, de manifestations, d’événements tout près, si demain vous irez ou non à Saint Michel de Cuxà dont vous avez traversé tant de dépendances en suivant notre chemin.