02 VTT Fitou – Tautavel

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Vous avez passé une bonne nuit à Fitou? Toutes batteries rechargées, en avant! La journée sera belle.
Pour nous, le départ sera devant le château médiéval. Nous avons retenu un itinéraire mais nous aurions pu vous en proposer un autre qui passe par la table d’orientation de Pech Maurel. Si vous êtes tentés par un chemin plus sportif avec moins d’asphalte, cette indication suffira en vous fiant à la carte IGN pour tracer votre chemin.                                 Lire la suite…

Le détail sur IGN Rando

La carte et le dénivelé

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L'étape en vidéo

Note d'étape

Partis de votre hébergement vous finirez par trouver la bonne direction, celle de l’église Saint Julien et Sainte Basilisse.  Vous serez sur la route d’Opoul. En la suivant, et en vous conformant aux panneaux indicateurs, vous arriveriez sans quitter l’asphalte à ce village, mais puisque votre choix c’est le VTT, nous vous proposons quelques chemins de terre alternatifs avec parfois quelques tronçons bien empierrés que les chenilles et la lame du bulldozer n’ont pas bien fini de concasser. Vous passerez par le parc éolien et reconnaîtrez l’ancien phare de l’aéropostale.

Vous devriez voir ici et là quelques capitelles, cabanes de pierres sèches de bergers de temps anciens. Vous arriverez au « Pla des Arques », souvenir de dolmens disparus. Il en reste un indiqué sur vos cartes, le dolmen de l’Olivar d’en David. Il ne sera pas loin et certains accepteront cet heureux détour. Faites confiance à la carte, aux coordonnées GPS que vous aurez trouvées. Une borne érigée en pierres sèches pourrait vous interroger si vous y passez devant. Pour nous il s’agit d’une borne de territoire, très probablement frontalière. De même vous interrogera un mur de même façon. Il semble délimiter l’ancienne frontière qui coïncide avec des territoires de bergers bouleversés. Que traduisent dans l’espace tous ces amoncellements qui témoignent d’un travail renouvelé, titanesque, de générations de bergers, ou de géants de Marc Pala? Nous avons retrouvé à quelques centaines de mètres en contrebas un enclos aux murs épais qui pouvait regrouper des centaines, peut-être des milliers de brebis. A-t-il servi à Hercule et aux bêtes de Géryon de passage par-là?

Pédalez encore un peu pour arriver à Opoul-Périllos. C’est presque plat. Saluez la mémoire d’Henri Salvayre en passant à l’entrée du village par la rue qui l’honore. Ici cet hydrogéologue a trouvé de l’eau sous les traces possibles mais effacées des éléphants d’Hannibal. Ce général n’a certainement pas choisi de s’embourber dans le Malpas, même si aujourd’hui y passent voie ferrée, route et autoroute.

Vous grimperez jusqu’au château de Salvaterra. Les armées de Wamba, celles de l’homme vieux qui ne voulait pas être roi, seraient passées par là. Il domine la région et tient le passage. Il était un temps plus important pour la défense du Roussillon que le château de Salses des romains et des aragonais que vous avez trouvé arasé. Celui-ci aussi a été miné, désarmé, démantelé en 1642 sur ordre de Richelieu, deux ans après le pacte de Céret, un an après que Louis XIII ait été proclamé Comte de Barcelone. Il reste peu de chose de sa grandeur passée voulue par Jacques Ier, des murailles qui font le tour de l’oppidum. Les citernes remarquables ne retiennent plus l’eau de la vie. Ses habitants, ses défenseurs sont partis habiter le village plus bas. Leurs privilèges se sont envolés. Il reste quelques ruines de maisons. N’hésitez pas à visiter le site. Une association essaie en partie de le réhabiliter avec beaucoup de patience et raison. L’un de ses membres vous donnera bien avec plaisir quelques explications. Il vous donnera envie de pousser jusqu’à Périllos, pour un autre château et de grandes découvertes. Vous reviendrez pour entendre parler de Francesc et de Ramon que nous retrouverons ailleurs sur votre chemin. Pour l’heure continuez si vous voulez arriver à Tautavel.

Vous pouvez reprendre la D9 et vous rendre à Vingrau par la route directement. Si vous êtes en forme et curieux, passez par le chemin que nous vous proposons. Des chèvres pourront vous surprendre. Les forêts ne sont pas loin. Les champignons non plus. Par la Vall Oriola ( nom qui a pu être francisé en Belle Oriole), vous découvrirez sa chapelle, son cade millénaire. Avec une paire de jumelles vous le verrez mieux si un grillage qui le protège vous empêche d’arriver à lui.

Vous roulerez parfois sur la terre, parfois vous heurterez un caillou. Prudence donc sur ce chemin.

Vous retrouverez la D9 au Pas de l’Échelle où vous auriez pu arriver sans quitter l’asphalte, mais sans voir le cade. De très beaux sites d’escalade s’offrent aux grimpeurs encordés dans un environnement de garrigues et de vignes particulièrement pittoresque. Il y a des vins exceptionnels dans le secteur qui malheureusement ne sont pas une potion magique pour pédaler par temps chaud comme par temps plus clément, malgré les fées qui parfois veillent à la vinification. Mais ils n’interdisent pas de passer commande pour les apprécier à d’autres moments, après dégustation.

Par un chemin des contrebandiers, vous pourriez arriver au Trouc del Cavall. Vous le laisserez pour d’autres découvertes à pied, tout comme le Ginèbre .

Il y a dans les environs de nombreux trous dans la roche, des grottes, des avens typiques des reliefs karstiques méditerranéens. Mais ce n’est pas sur votre VTT que vous pourrez les explorer. Coiffés d’un autre type de casque, l’entente spéléologique du Roussillon pourrait vous y aider.

En continuant notre chemin, vous laisserez derrière vous le moulin du village. Il a perdu ses ailes mais vous aura donné la direction.

Passage par la Caune de l’Arago, dont le nom indique clairement la proximité de l’ancienne frontière, de l’autre côté des gorges de Gouleyrous. Aujourd’hui, par la publicité qui a été faite autour d’un ensemble de découvertes, cet abri évoque sans équivoque la demeure d’un de ses vieux résidents, l’Homme de Tautavel. Vous pourrez visiter le lieu. Contactez le musée bien à l’avance pour pouvoir franchir la porte d’entrée.

Suivant les saisons et les arrêtés municipaux il sera peut-être possible de se baigner dans les eaux du Verdouble sous la célèbre grotte où se désaltéraient les éléphants et les lions il y a quelques centaines de milliers d’années. Cette mare naturelle demeure un bon point de fixation pour le gibier. Aujourd’hui ce sont plutôt les sangliers qui viennent s’y baigner quand tout le monde a le dos tourné.

Vous noterez la présence d’un moulin à la sortie des gorges. Les roues à aubes et les meules ont arrêté de tourner. Pour les relancer il faudra retrouver les amis de Maître Cornille et de Daudet. Pourquoi pas à Cucugnan  où entre deux confessions et deux fournées,  vous demanderez conseil à son curé.

Arrivée à Tautavel. Il sera temps de faire étape. A pied, vous aurez possibilité de visiter le château, vieille possession des Comtes de Besalu, ruiné suite au traité des Pyrénées. Dans la foulée, vous pourrez grimper jusqu’à la « Torre del Far ou Tour de Tautavel » toujours debout malgré quelques charges des moins inspirées. Vue exceptionnelle garantie, tour de guet là aussi oblige. Mais vous devrez passer ici plus d’une journée si vous vous laissez tenter, surtout qu’il ne vous faudra pas manquer le musée et une plongée dans le monde de Jean Abélanet, d’Henry de Lumley, de maîtres d’écoles passionnés qui ont montré, ou plutôt suivi, balisé, encadré le chemin de générations d’élèves qui avant les « inventeurs » reconnus officiellement par l’université sont partis en quête des artefacts du passé et ont été les premiers à explorer, à trouver, à donner sens, à faire parler.

Passez surtout une bonne soirée, reposez-vous bien, récupérez. Quels que soient vos projets, à demain !

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