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ToggleLe port Saint Ange du Barcarès, frontière de 1258 sera notre point départ. Ce grau devenu port suite au plan Racine fut l’exutoire des eaux de l’Agly avant que les Templiers ne détournent ses eaux au sud du Barcarès. Un fortin aragonais a pu garder la passe là où, tourisme oblige, des cabanes de pêcheurs en roseaux ont été dressées. Les cartes d’état-major du 19ème siècle y situent une batterie disparue aujourd’hui. . Lire la suite…
L'étape en vidéo
Note d'étape
Vous passerez par l’ancienne base Latécoère au bord de l’étang de Salses et de Leucate par un chemin de terre. Saint Exupéry s’y est posé et reposé. Des avions atterrissent toujours là. En général ce sont des militaires qui les pilotent. Parfois des bombardiers volent bas. Baissez la tête. Ils viennent écoper l’eau de l’étang en cas de grave incendie dans la région.
Visite du ponton faite et explications lues, direction Saint Hippolyte, zone bonifiée par les templiers par le détournement des eaux de l’Agly et le drainage systématique de certaines zones. Les cartes signalent en plein champ « l’Agli Vella ». Elle se cache a vos regards mais sous vos pieds l’eau douce de sa circulation souterraine abonde et explique tous les vergers.
Au village, après la mairie qui fait face à l’église et l’ancienne fortification templière, vous tournerez à droite. Vous longerez bientôt le dernier tronçon du canal du midi voulu par Paul Riquet jusqu’à Perpignan. Notez le nom de la rue ! Mais les travaux, à sa mort se sont arrêtés, faute d’ambition et de ressources devant l’église de Saint Hippolyte. Cette dernière protège depuis peu une borne de la Via Domitia trouvée dans une vigne.
Vous passerez par une zone humide aménagée de la Sagnette où se plaisent des tortues rares. Un tertre a été aménagé. Une cabane d’observation vous attend. Grimpez donc. Observez… Magnifique !
Notre chemin continue par le Mas Gari pour vous mener à Garrius. L’église de ce village presque disparu rattaché aujourd’hui à Salses, a été admirablement restaurée et aux alentours un superbe coin de pique-nique et de grillades avec vue sur le Canigou a été aménagé.
Vous visiterez la zone cabanisée, que certains préféreraient voir raser, mais qui, festive et sympathique, lieu de réunion et de tradition permet aux habitants du village de se retrouver l’été, de faire la fête, de chanter. L’une d’elles, construite en roseaux, a été classée. Parlez-en avec le pêcheur d’anguilles si vous le trouvez près de ses filets. Il vous parlera aussi de sa spécialité, la Bouillinade de l’étang. Si vous êtes un groupe, il serait capable de vous la préparer comme pour les fêtes de l’été. Faites-vous inviter!
Le chemin se poursuivra en passant devant l’ancien port protohistorique. La carte signale de l’autre côté du chemin une tombe. Les universitaires ont méticuleusement camouflé les vestiges pour les protéger mais un panneau indique bien l’endroit où ils ont fouillé. Internet vous donnera le résultat de leurs investigations.
Vous traverserez le village. Vous saluerez un monument de la littérature, vigneron coopérateur en son temps, Claude Simon. Les locaux de l’étape se souviendront d’Arthur Conte et auront une pensée émue pour l’ORTF. Par dessous la voie ferrée, par le passage situé à côté de la cave coopérative, vous arriverez à la forteresse de Salses voulue par les rois catholiques qui venaient depuis peu de récupérer Cerdagne et Roussillon. Sachez que si elle est toujours debout aujourd’hui c’est que par deux fois les lignes budgétaires et les fonds de tiroir de l’époque de Vauban, après le traité des Pyrénées, n’ont pas permis de trouver la quantité de poudre suffisante pour la miner comme celle de Leucate qui lui faisait face et dont nous reparlerons en fin de parcours.
Sortis de cette forteresse espagnole exceptionnelle datant des années 1500, à trois cents mètres au nord, nous vous conseillons de mettre pied à terre pour visiter en deux minutes l’ancienne forteresse romaine et aragonaise arasée. Elle a vu passer et bien des invasions, bien des généraux avec leurs troupes ou leurs légions. Elle n’a pas vu les éléphants d’Hannibal, mais des chariots menés par quelques vandales ou wisigoth oui. Des chars aussi ! En 1942 … Et en 1944 aussi… Ils sont dans les mémoires ceux qui sont passés à quelques pas. Elle a subi de nombreux assauts dont ceux de croisés en 1285, ceux des armées de Louis XI. Son plan au sol vous interpellera quand vous serez à Llivia.
En passant sous l’autoroute, vous atteindrez, par le chemin qui borde de nouvelles plantations de pêchers irrigués, la porte des pays catalans, monument de fer ouvert aux quatre vents. De là vous arriverez à la Font Estremera, exsurgence qui a marqué la frontière de 1258. Eau à 17 degrés, légèrement salée, elle attire les hydrologues et des explorateurs du monde entier. Attention ! Danger! Interdiction de se baigner. Elle fut propriété du Temple. Plus tard elle le fut du Duc d’Hijar. Ces fontaines poissonneuses rapportaient. Aujourd’hui elles sont toujours louées et des camions partent d’ici remplis de loups et de daurades.
Visite faite, retour un peu en arrière pour prendre le chemin “GRP de l’ancienne frontière” qui par la garrigue rejoint le « Serrat de l’Escorpiu ». L’ascension vous demandera des efforts sauf si l’assistance électrique vous entraîne joyeusement toujours plus haut. Vous traverserez le plateau calcaire, maigre par endroits mais vous serez surpris par une belle forêt de pins. Vous serez bientôt à Fitou ou presque. Des bornes estampillées « frontière » se cachent dans le bois qui domine ce village au sud et dans les amas amoncelés par les bergers d’ancien régime.
Arrivez à la mairie. Une borne millénaire, plantée par la volonté de Cnaeus Domitius Ahenobarbus pour servir les intérêts de Rome et dominer les populations tout au long de la Via qui porte son nom a donné son nom à Fitou. (L’Université de Perpignan inspirée a retenu pour sigle UPVD). Puis arrivez au château.
Beaucoup de visites seraient à planifier à vélo si vous décidiez de passer ici plusieurs jours.
Ce sera un autre projet. Le trajet retour de notre parcours vous fera découvrir des lieux remarquables situés plus au nord du village, dont Saint Aubin, sa doline, son tunnel de drainage, ses capitelles.
Trouverez-vous avant que le marchand de sable ne passe pour consultation quelques documents sur le Prince Noir, sur le Captal de Buch, sur les religionnaires et quelques ligueurs, sur les Arragon qui ont pu doubler leur R ? Internet vous aidera. Pour une nuit ou deux, vous trouverez facilement un hébergement, mais soyez prévoyants, même si quand il fait chaud, on peut dormir à la belle étoile.