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ToggleRandonnée pédestre dans un territoire très marqué par la présence de la forêt et la proximité de la montagne. Zone très influencée un temps par les cathares . Ses seigneurs dits « faydits »ont pu changer de versant et servir les rois d’Aragon.
La carte et le dénivelé
Niveau : Moyen
Distance : 15,4 km
Durée : 6 heures
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Le parcours en vidéo
Une histoire de Résistance
A Quérigut, à Counozouls comme à Mosset les rapports entre la forêt et les hommes ont pu occasionner des conflits entre les habitants du pays et les nouveaux propriétaires, peu au fait des us et coutumes locaux, la suite …
Note d'étape
Vous êtes dans l’ancienne vicomté des Fenouillèdes, pays dépendant un temps du comte de Cerdagne, devenu au fil des générations comte de Barcelone et plus tard Roi d’Aragon. La croisade contre les Albigeois allait rompre les liens de vassalité avec le comte, Roi d’Aragon, défenseur de la chrétienté en 1212 à Navas de Tolosa face à la formidable invasion almohade, mais vaincu à Muret en 1213 par des croisés. Les seigneurs faydits, vaincus ou en fuite, ont vu leurs terres, leurs châteaux et leurs titres confisqués au profit de leurs vainqueurs, par la pratique de l’exposition en proie, connue au moyen âge en termes latins « terram exponere occupantibus » ou « terram exponere catholicis occupandam» (livrer la terre aux occupants, ou à l’occupation des catholiques). En 1255 la famille de Niort liée aussi par mariage à la famille d’Aragon révoltée, réfugiée dans son dernier château, a été la dernière à se soumettre à Louis IX. C’était onze ans après Montségur, quelques mois après Quéribus. Les Niort (ou Aniort) de Sault soumis ont été autorisés à rester sur leurs terres mais leurs châteaux ont été détruits sauf cette place de Niort, à une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau d’Escouloubre. L’un de ces Niort, nous le verrons plus tard s’est installé à Fitou. Ce nom apparaîtra à Bélesta. Le château investi avec des forces royales du Roi de France, après le traité de Corbeil, allait faire face à celles du roi d’Aragon de Puyvalador. Il a été brûlé par des calvinistes en 1573. Il est aujourd’hui totalement ruiné. Reste bien visible, gravée dans ce qui fut le donjon une croix grecque, appuyée sur un V renversé. Affirme-t-elle une fidélité cathare défiant le temps par ce symbole de Christ vivant?
Vous allez continuer votre route, laissant derrière vous l’église de l’Invention de Saint Étienne. Un bain dans les eaux thermales soufrées vous aura délassés et revigorés au gîte communal si vous avez passé la nuit là-bas. Direction Counozouls, son ancien château, son église, son menhir exceptionnel. Nous avons eu la chance de rencontrer Michel Grosselle et Jean Pierre Pouchairet. Deux grands experts dans leurs domaines, ils nous ont aidés à le parcourir en partie et à mieux comprendre l’environnement dans lequel vous évoluez. Pour l’heure, quittez le village par la rue du Château.
Mais où se trouve le château ? Prenez le sentier qui vous conduira au col du Counc. Vous pouvez choisir comme nous de passer par le Col de Garabeil. Les deux chemins se rejoignent après avoir contourné le Roc de Casteldos. Vous aurez reconnu le mot castel dans ce toponyme et ne serez pas étonnés d’apprendre qu’on a trouvé ici de nombreux vestiges antiques. Au sommet se trouvait le « castel », le château d’Eskolibris, détruit par une armée de wisigoths passés par la Cerdagne et le Capcir venus de la péninsule ibérique en 673 alors que leur roi Wamba réprimait la sécession du duc Paul dans ce qui va devenir la Catalogne et la Septimanie. Un précédent aux tentations peu d’années plus tard de Munuza que nous avons évoquées lors de votre passage à Llivia. Ces tentatives ne furent pas les dernières. Le traité des Pyrénées est une conséquence d’une autre tentative qui avait voulu Louis XIII comte de Barcelone en 1641. Louis XIV perdra ce titre hérité de son père en 1659 tout en gagnant l’Artois et le Roussillon. Et l’histoire ne s’est pas arrêtée là.
Sous les antennes, suivez le sentier qui vous mènera au Bousquet. Vous en sortirez par la rue de la Loubatière et prendrez la direction du lieu-dit Montplaisir. Vous longerez le ruisseau du Prat d’en Buillac. Vous pouvez suivre notre trace GPS ou la quitter et passer par les chemins qui conduisent à Buillac puis à Roquefort de Sault, (dans les Fenouillèdes du XIVème siècle pour le seigneur de l’époque, Bertrand d’Aniort).
Vous rejoindrez le Pont de la Moulino, contournerez l’Escalibat pour atteindre la route D 84. Le menhir de Counozouls sera tout près, à droite de la route, en direction du ruisseau. Il mérite une petite pause. Soyez prudents toutefois, des voitures circulent de temps à autre et la visibilité pas toujours bien assurée dans un virage prononcé.
Après quelques photos, revenez sur vos pas avec la même prudence. La route de Counozouls vous attend à votre gauche. Eau fraîche pour hommes et bêtes avant d’entrer dans le village. L’hébergement comme la table peuvent y être excellents.