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Le cheminement du jour vous fera passer d’abord par les terres de la Sibylle qui ont été celle des Fenouillet. L’érosion fait son œuvre et c’est parfois une roche, un pin, un olivier qui à son sommet fait de l’ombre à la cheminée de fée, la protège encore quelques années. Si Paris ne s’est pas construit en un jour, ce sont des millions d’années qui ont modelé le paysage que vous admirerez. Les passionnés de géologie pourront en savoir plus en activant un lien sur cette même page, un miracle de l’hypertexte.

 

Vous passerez par Saint Clément de Reglella. Ses fortifications sont ruinées, l’église et ses créneaux de défense, effondrés en grande partie. Cet endroit aux marches de l’empire franc a servi au IXème siècle de refuge pour des religieux d’une petite communauté fuyant une Espagne musulmane où elle se sentait menacée. Avant 1939 d’autres exodes avaient eu lieu. En 1121, il dépendait de l’abbaye de Saint André de Sorède. Ses fortifications renforcées n’ont pas suffi à lui faire traverser les temps troublés par les guerres, les vols, les pillages, les maladies. Et ce n’est pas la révolution française et la vente des biens nationaux qui les ont relevées.

Puisque vous suivez notre carte ou notre GPS, vous traverserez à la cote 166 un chemin de terre et prendrez le sentier en face, direction Nord-Ouest. Il grimpe un peu. Il vous fera arriver à la cote 235 où vous serez alors sur un beau chemin en balcon. Vous aurez vue sur des rochers toujours impressionnants, et de l’autre côté de la vallée de la Ribereta votre œil averti apercevra la tombe monumentale de la Sibylle, celle de la cantatrice Zélia Vidal et de son père républicain qui a passé deux ans au bagne de Cayenne à une époque où il était bon de crier : « Vive l’Empereur ! ».

Après 500 m de marche sur ce beau chemin, vous prendrez dans le virage qui s’amorce le sentier à gauche qui vous fera descendre à la Ribereta, petit ruisseau qu’il ne faut pas défier par temps d’orage. Trouvez alors un autre chemin sans descendre. La carte vous aidera. La zone a pu être une zone de baignade fréquentée. Ce n’est pas une raison pour tomber à l’eau. Vous trouverez un passage à gué pour rejoindre l’autre rive et le sentier qui vous mènera à la route D 21.

Vous prendrez à gauche et marcherez sur l’asphalte 200m environ. Vous emprunterez le sentier qui part à droite vers l’Ouest. Vous continuerez sur le chemin qui passe à côté du Mas Torner et au lieu-dit Picacanya. Ce bon chemin vous mènera jusqu’au Pilo d’en Gil, borne frontière du Royaume de France et de celui d’Aragon dont la croix est absente ou occultée par le mortier de 1658. Vous traverserez une zone ou le photovoltaïque s’est imposé.

Près du Roc Naut est signalée une citerne. Vous la rejoindrez par le chemin toujours très correct et carrossable. A l’est se trouvent deux bornes frontière signalées par deux étoiles sur votre carte. Notre chemin qui a la forme d’un U renversé vous conduira à la borne de Bélesta et d’Ille. Outre le pilon maçonné est bien visible la croix d’Aragon. De cet endroit, vous verrez bien distinctement l’autre borne en regardant vers l’ouest.

Par le sentier qui passe par la cote 331, vous arriverez à la route D 21, cote 243 par un passage à gué sur la Ribereta. Des vieilles bergeries en ruines par endroits sont les témoins d’activités qui par le passé ont eu grande importance, la laine, le tissage, le commerce des tissus et des draps. Une contrebande de laine a existé entre France, Royaume de Majorque ou Aragon. Perpignan produisait alors des tissages recherchés et exportés.

 

Vous arriverez par des zones boisées et quelques vignes à Bélesta. Ce village est bien nommé. Vous y serez bien, pourrez faire halte, vous reposer, vous intéresser à la préhistoire par la visite de son musée situé au château.  Son histoire, perturbée par des incursions armées indésirées vous intéressera tout autant. Des Niort ont été les seigneurs du lieu à un moment. Vous aurez les armoiries des Montesquieu bientôt sur une roche à côté d’une croix d’Aragon.

Pour l’heure, vous êtes arrivés. Si le pays vous plaît, vous pourrez continuer vers son menhir, ses dolmens, Saint Barthélémy et son église préromane, ses moulins, sa grotte fouillée par Françoise Claustre. Vous trouverez le frais dans un château ou une cave d’un autre genre où comme le dit la chanson, le vin est bon. Vous reviendrez ? Vous aurez mille raisons pour passer plus de temps par ici, admirer un beau panorama depuis le pic Aubeil. Un menhir ( peyre dreta ) est signalé sur la carte près du château de Caladroy. A notre dernier passage, il était couché. Qui sait si depuis il s’est relevé ?

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Bernard d’Alion

Bernard d’Alion, marié en 1236 à Esclarmonde de Foix morte parfaite cathare, rattrapé par l’inquisition, condamné pour relapse le 3 septembre 1258, est mort brûlé sur un bûcher le lendemain 4 septembre, place de la Canorga à Perpignan.   (Il me semble avoir lu que ce fut même devant l’évêque d’Elne, … quelle fête !)

(Place de la Canorga : place actuelle de la Révolution Française.)

précisions Michel Grosselle