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L’étape du jour sera riche en évocations historiques. Le menhir de Counozouls est remarquable. Des hommes l’ont dressé il y 4000 ou 5000 ans. Ils vivaient sur le tertre qui le domine pour profiter du soleil et d’abris. Aujourd’hui enfouies, des grottes, des caunes mériteraient quelques sondages. Elles sont sous l’ancien château. Celui-ci a pu être détruit, suite à l’attitude des Aniort pendant les croisades contre les albigeois.

Counozouls a vécu de l’élevage et d’un peu d’agriculture pendant des siècles. Aujourd’hui encore de belles bêtes y sont élevées. Vous y remarquerez les Aberdeen-Angus qui vous donneront l’illusion un moment d’être en Ecosse.  Quelques activités charbonnières, minières et de forge ont pu donner quelque travail à la population. Le bois a participé à la richesse du lieu. Il est à l’origine d’une rébellion, d’une sédition locale et d’un appel aux armes. Vous en saurez plus en parcourant le document rédigé par Georges Grosselle disponible sur internet. La manufacture d’armes de Saint Etienne a été sollicitée mais ne s’est pas enrichie à cette occasion au vu du nombre de fusils sur la photo où posent fièrement les insurgés. Cette rébellion s’est heureusement terminée sans victimes mais par un accord syndical historique que vous aurez plaisir à découvrir.

Depuis le traité de Corbeil, ce village était frontalier avec l’Espagne. Mais où était la frontière ? Les terres de Sainte Marie de Jau dépendaient d’un monastère cistercien près d’Albi. Des bornes ont bien marqué des limites. Certaines ont-elles été déplacées ? Une partie d’entre elles sont sorties de la mémoire des hommes. Perdues ? Retrouvées ? Des articles signés par les spécialistes du lieu vous indiqueront les positions de quelques-unes dans le massif du Madres, à la limite du Dourmidou, à la limite du Clot d’Espanya comme au col de Jau. D’autres gardent leur secret dans des archives non dépouillées ou sur le terrain, recouvertes de mousse, invisibles, bouleversées par de malencontreux travaux forestiers où interviennent d’impressionnants engins.

Vous quitterez Counozouls en prenant le chemin de Montfort. Vous arriverez au col de Feuille. A la côte 1084, vous continuerez à droite. A 500 m de cette bifurcation, le chemin sera carrossable. A la côte 1142, vous tournerez à droite. Le virage est en épingle à cheveux, c’est le premier d’une série. Vous contournerez la Calm par la côte 1410 et franchirez les ruisseaux du Courtalet, du Bécaud puis du Bac, par la piste qui suit pratiquement une courbe de niveau. Notre trace GPS vous aide pour mieux vous y retrouver si un nuage trop bas a décidé de vous brouiller les pistes.

A la côte 1370, vous prendrez le sentier à gauche de la piste jusqu’ici confortable et rejoindrez en serpentant le lieu-dit Lapazeuil. Encore un petit effort et vous serez au col de Jau.

Un œil averti pourra y voir un menhir couché. Faisons confiance aux spécialistes qui nous l’ont fait remarquer. Fatigué d’être debout depuis des milliers d’années, des ouvriers terrassiers l’auraient autorisé à prendre quelque repos. La Croix d’Aragon marque aujourd’hui la limite entre l’Aude et les Pyrénées Orientales. Avant 1659, c’était la limite entre la France , l’Espagne ou l’Aragon. Une stèle rappelle l’engagement dans les maquis pendant les années sombres, une autre l’accident d’avion où deux militaires ont perdu la vie lors d’un exercice d’entraînement.

Vous pourrez bivouaquer au col si le refuge de Caillau est fermé. Tout près existait une toute petite station de ski. Le réchauffement climatique en a eu raison. Des amateurs de ski de randonnée fréquentent ce secteur en hiver. Une ancienne ligne de chemin de fer existait à ce niveau. Elle appartenait au Baron Fernand de Chefdebien qui exploitait le talc d’une carrière près du refuge. C’est aujourd’hui une invitation pour une belle randonnée. Mais nous avons choisi pour le moment de vous faire prendre demain matin une autre direction.

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Bernard d’Alion

Bernard d’Alion, marié en 1236 à Esclarmonde de Foix morte parfaite cathare, rattrapé par l’inquisition, condamné pour relapse le 3 septembre 1258, est mort brûlé sur un bûcher le lendemain 4 septembre, place de la Canorga à Perpignan.   (Il me semble avoir lu que ce fut même devant l’évêque d’Elne, … quelle fête !)

(Place de la Canorga : place actuelle de la Révolution Française.)

précisions Michel Grosselle