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ToggleCe parcours de 26 kilomètres sur des chemins de terre et des routes goudronnées vous fera découvrir le Donezan, aujourd’hui terre d’élevage et de tourisme, d’hiver comme d’été. Au début du XIIIème siècle elle fut donnée au comte de Foix par Pierre II d’Aragon qui voulait faire de lui un fidèle allié à condition qu’il reste reconnu comme son suzerain. Le Roi Jacques I d’Aragon a reçu l’hommage dû pour ce territoire qui n’était pas en 1258 inclus dans le royaume de France, (tout comme pour le château d’Evol , les villages d’Estavar et Bajande où votre parcours a pu vous conduire). Il faisait partie du royaume d’Aragon. Bernard III d’Alion, seigneur de ces terres, reconnu par le tribunal de l’inquisition hérétique pour l’aide qu’il avait pu apporter aux cathares réfugiés à Montségur a été brûlé à Perpignan en 1258. Nous laisserons à d’autres expliquer comment ce territoire s’est trouvé détaché de facto de l’Aragon. En 1659 il est devenu de Jure français …
L'étape en vidéo
Note d'étape
La Révolution de 1789 est arrivée. Une nuit du 4 août aussi qui a voulu gommer les privilèges. L’histoire officielle a retenu ceux des grands du royaume et du clergé. Sur le terrain ceux des petits ont eu du mal à passer, de Mosset à Counozouls et au Donezan, mais aussi ailleurs. Beaucoup d’eau est passée sous le pont de Vauban à Rouze mais ce territoire conserve ses particularités. Les rapports à la terre et aux bois et la pression qui en résulte depuis que l’État essaie, de Louis XIV à nos jours, de faire valoir ses droits ou simplement le droit ont pu entretenir des tension ici ou là. Frédéric Ogé le précise dans son Article « le pouvoir et les montagnards : trois siècles de conflits forestiers en Donezan ». Autre particularité de ce territoire ariégeois, son évêque ne réside pas à Foix mais à Carcassonne qui a pris le relais de celui d’Alet dont le bras bénissait aussi le capcir avant le concordat. Des mémoires sont têtues et n’éteignent pas de vieilles fidélités héritées de Charlemagne et des romains, dans le vieux comté par beaucoup oublié du Razès.
A Puyvalador vous aurez admiré le point de vue depuis le château aragonais ruiné, vous serez arrivés jusqu’au lac de barrage installé là pour donner de l’énergie à un train qui lui n’est jamais arrivé. Il avait été programmé pour désenclaver le Capcir par la vallée de l’Aude. Mais il s’est arrêté à Axat terminus du train rouge touristique qui part de Rivesaltes l’été pour un parcours labellisé cathare.
Aujourd’hui l’électricité produite par ce barrage rentre en vert dans le grand mix dont la France a besoin par ces temps de réchauffement climatique.
Le col de la Marrane n’est pas très loin. Mais ce sera une autre jour que vous découvrirez ses croix d’Aragon, ses fleurs de lis et ses chemins qui ont pu être ceux de la Liberté.
Rejoignez la D118. Au Pont de la Farga, vous continuerez par la D32 qui prend le nom de D16 en entrant dans le département de l’Ariège.
Au Pountet de la Peyre, mémoire toponymique d’une pierre pointue remarquable, vous prendrez à droite un chemin de terre. Rapidement vous continuerez par celui de gauche. Par le col de la Plambouille, il vous fera arriver à Querigut. Longtemps s’est dressé sur ses rochers aigus un fier château tenu un moment par toutes les mains mais pris, repris à l’occasion de bien des conflits, il n’en reste que ruines. Richelieu voulait les relever. Autorisation, avons nous lu, lui a été refusée. Visitez-le. C’est celui de grands seigneurs et de grands capitaines qui dominaient la vallée. Le temps les a emportés. C’est à votre tour, du regard, de dominer ce qu’ils ont voulu jalousement garder.
Par le GRP du tour du Donezan et le col de l’Estagnou vous arriverez à Carcanières. Vous pourrez y visiter une abbaye des plus récentes, Notre Dame du Donezan et y acheter quelques fromages des plus goûteux et des plus frais. Par le lieu dit « Le Christ » vous arriverez au Puch par la D25 que vous suivrez jusqu’au Pla.
Vous rejoindrez Artigues par la D25 que vous quitterez en tournant à gauche en empruntant la D125.
Par les points cotés 1216 et 1263 un bon chemin vous conduira au barrage de Noubals et à son parcours sportif. Vous retrouverez l’asphalte et la D25 pour arriver la Mijanes. Une vieille forge catalane ruinée vous y attend en lisière d’un bois de France où le grand roi semble encore vouloir faire valoir ses droits. Nous rencontrerons plus loin, au bout d’une piste Colbert bornée de fleurs de lis que la révolution a oublié d’effacer, une forêt de Navarre. Ce sera en pays de Sault, avant d’arriver à Counozouls.
Pour l’heure en Donezan, il faudra éviter de glisser sur les champignons et les cueillir avec modération comme un jour nous l’avons fait. Mijanès saura aussi vous accueillir dès les premières chutes de neige. Sa station de ski est bien équipée.
En descendant la vallée de la Bruyante vous arriverez à Rouze. Vous pousserez jusqu’au Pont de Vauban. Un chemin de terre vous conduira jusqu’au château d’Husson aux graphies multiples, Usson… So…. Une belle visite vous y est proposée qui vous fera faire un grand saut dans l’histoire du Comté de Razès, des comtes de Cerdagne, des Rois d’Aragon aux comtes de Foix, des comtes de Foix au Roi de Navarre et de France jusqu’à la Révolution, sans oublier parfaits cathares et huguenots. Nyerros et Cadells qui ont pu aussi par ici passer.
Le Donezan conserve beaucoup de particularités. Nous vous en avons dit quelques mots. Les guides du musée aménagé dans les anciennes écuries du château sauront vous en dire plus et vous donneront envie d’en savoir plus.
Pour l’hébergement, à Rouze vous devriez trouver. Cherchez sur internet. Téléphonez à la mairie. Vous serez bien accueillis… aux heures d’ouverture. Si vous avez une tente vous devriez pouvoir trouver une solution.
Le pouvoir et les montagnards : trois siècles de conflits forestiers dans le Donnezan / Article de Frédéric Ogé / Annales du Midi Année 1980 92-146 pp. 67-85