Sur le territoire communal de Fitou on peut voir les restes de deux relais du Télégraphe de Chappe. L’un au nord du voilage au lieu-dit « La Joncasse » que l’on peut encore apercevoir sous la forme d’une tour carrée, posée sur un mamelon, l’autre au sud de la limite communale de Fitou et de Salses, dont il ne reste que quelques vestiges.
Fitou est une des rares communes, par sa configuration topologique à posséder deux lieux d’implantation du télégraphe.
À travers les siècles, les méthodes de communication ont évolué depuis le transport du courrier par des moyens lents tels que les chevaux et les diligences, jusqu’à l’avènement des systèmes télégraphiques modernes Sous l’impulsion des guerres révolutionnaires, le besoin d’un moyen de communication rapide et fiable s’est accru. Claude Chappe a proposé à l’Assemblée Législative un système de transmission optique des informations, connu sous le nom de Télégraphe ou Tachygraphe.
Dès 1793, une première ligne reliant Paris à Lille a été établie, suivie de lignes vers d’autres villes stratégiques telles que Strasbourg, Lyon et Marseille. Le réseau s’est étendu au fil des années pour inclure des villes telles que Narbonne, Perpignan, Toulouse et Bordeaux.
Le système Chappe utilisait des signaux optiques codés transmis entre des relais distants, permettant une communication rapide sur de longues distances. Chaque tour était équipée de bras articulés qui, lorsqu’ils étaient déplacés dans des positions spécifiques, formaient des codes visuels à décrypter.
Malgré son efficacité, le système de télégraphe optique de Chappe a été rendu obsolète en moins d’un siècle par l’avènement du télégraphe électrique de Samuel Morse, mettant ainsi fin à son utilisation et à l’abandon progressif des tours de télégraphe optique.
Les opérateurs des tours de télégraphe optique étaient chargés de surveiller et de transmettre les signaux avec précision, dans des conditions parfois solitaires et avec une grande responsabilité, comme illustré par Flaubert dans ses observations sur leur vie.
« Quelle drôle de vie que celle de l’homme qui reste là dans sa petite cabane à faire mouvoir ces deux perches et à tirer sur ces ficelles, rouages intelligent d’une machine muette pour lui. Il peut mourir sans connaître un seul des évènements qu’il a appris, un seul mot de tous ceux qu’il aura dits. Le but ? Le sens ? Qui le sait ? «
A propos de ceci Marc Pala a écrit et publié pour le Parc Naturel Régional de la Narbonnaise dans le cadre du Panorama des sites patrimoniaux et publiés un texte sur une des deux tours du télégraphe Chappe de Fitou, celle de la Marende située sur la limite nord de cette commune
