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Vous aurez sans doute profité de l’étape dans ce village, devenu hameau pour vous enquérir du destin de la famille de Perillos, ancien Château et châtelains obligent. Certains, devenus vicomtes ont joué des rôles notoires dans l’administration des comtés nord du Royaume d’Aragon (Roussillon, Cerdagne, Conflent, Vallespir) , comme dans la résistance engagée par une partie de la population sur des terres gagées au Roi de France par Jean II. Un vicomte de Perillos a fait face à l’occupation des troupes de Louis XI pendant la guerre civile catalane. Leur château ( Castel dal Seignou / Castell del Senyor) aujourd’hui ruiné est toujours fier dans ce paysage typiquement méditerranéen. Son église romane, entretenue, résiste à tous les temps.

Vous prendrez le chemin carrossable qui vous conduira graduellement jusqu’au radar météorologique de Montolier de Perellos. Vous serez par endroits sur l’ancienne frontière. Passé le radar météo, n’allez pas à l’aven de l’Hydre, sauf avec une équipe spéléologue. Votre chemin redescend et devient moins confortable. Regardez où vous mettez les pieds. De petits graviers pourraient vous faire tomber. Deux bâtons de marche en ce lieu valent bien mieux qu’un.

Le sentier devient vite étroit et pentu. Il n’est pas signalé sur les cartes IGN mais des cairns le matérialisent sur le terrain. Notre trace GPS pourra vous aider à le suivre ou vite le retrouver. D’abord prenez à gauche de la ligne à haute tension, puis à droite de cette ligne au niveau de la Coma del Remolí. Vous descendrez. Vous rencontrerez alors un un bon chemin carrossable. Vous continuerez à gauche. Vos pas vous feront longer la Coma del Cabrit.

La frontière entre l’Aude et les Pyrénées Orientales y a été matérialisée non loin par des barres métalliques et une barrière. Peut-être pendant la dernière guerre mondiale. A quelques pas ce qui semble être un poste de contrôle des gabelous, en pierres, ruiné est visible dans l’Aude . Les contrebandiers, Nyerros, successeurs ou affidés, ont dû trouver un chemin au-dessus, ou au-dessous. C’est par là que nous vous proposons de continuer en contournant par un bon chemin le Pech de l’Ayre. Il semble sans issue sur la carte, mais des chasseurs ou des contrebandiers ont jalonné de cairns un itinéraire. Sentier visible par endroits, repérable en d’autres il vous conduira à la croix des trois seigneurs. Nous avons retrouvé cette croix qui figure dans le traité de Corbeil grâce aux travaux de Marc Pala, exposés au musée de Sigean. Il nous a fait partager une partie de son intérêt pour les espaces intermédiaires et leur poésie lors de deux rencontres.

Vous prendrez le chemin de la Coume del Bel Seignou, dernière évocation des Seigneurs de Périllos. Il vous conduira jusqu’à la D5 qui se transforme par miracle administratif en D227 aussitôt que vous serez passés dans l’Aude.

Vous prendrez le GRE12 jusqu’au Cortal d’Embres. La toponymie pourrait nous entrainer à cet endroit vers bien des fantaisies aussi nous ne ferons aucune hypothèse sur la qualité de l’accueil dans cette possible auberge espagnole à deux pas de la frontière.

Vous serez à ce moment-là sur un tracé possible de l’ancienne Via Domitia. Une borne de cette voie a été retrouvée près de la chapelle wisigothique de Saint Aubin, non loin de la fontaine dite des douaniers. Cette voie a été empruntée sinon par les éléphants d’Hannibal, du moins par des commerçants, des contrebandiers et certainement des faux-sauniers de l’ancien régime. La province du Roussillon avait été voulue sans sel après 1659 à Saint Laurent, Torreilles et Canet pour tirer plus de profit de la Gabelle.

Ce secteur est très riche en vestiges historiques. Il demandera une autre visite. Les templiers du Mas Deu l’ont peut-être aménagé au moyen âge. Certains pensent que c’est un travail de romains. Un étang a été asséché par un tunnel aqueduc de belle et ingénieuse facture. 800 ans après au moins, il est toujours utile et la zone cultivée.

Mais laissez tout cela derrière vous. Continuez direction le Pla des arques. Oubliez le dolmen de l’Olivar d’en David pour une autre occasion. Dans la garrigue se cache un grand enclos de pierres sèches. Fut-il utilisé pour tondre les moutons et vendre au plus offrant par-dessus un mur qui étrangement suit la frontière de l’Aude et des Pyrénées Orientales à cet endroit? Mais le temps passe, ne vous laissez pas distraire et supposer que des militaires auraient investi les lieux. Prenez la direction de Pech Maurel et sa table d’orientation avant de trouver les bornes frontières qui dominent Fitou dans une pinède. Vous aurez un beau point de vue sur le château et les vignobles Vous serez alors au terme de cette étape et vous pourrez déguster un verre de l’appellation Fitou ou Rivesaltes. Vous êtes sur un chemin d’amitiés, de rencontres et de partages. À la vôtre !

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Bernard d’Alion

Bernard d’Alion, marié en 1236 à Esclarmonde de Foix morte parfaite cathare, rattrapé par l’inquisition, condamné pour relapse le 3 septembre 1258, est mort brûlé sur un bûcher le lendemain 4 septembre, place de la Canorga à Perpignan.   (Il me semble avoir lu que ce fut même devant l’évêque d’Elne, … quelle fête !)

(Place de la Canorga : place actuelle de la Révolution Française.)

précisions Michel Grosselle