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Vous êtes persévérants et vous continuez à longer au plus près cette ancienne ligne frontalière. Vous aurez Latour de France à votre gauche. Vous arriverez rapidement à Estagel, patrie d’Arago, homme politique et physicien français du XIXème siècle. Il a participé au rétablissement de la république et à l’abolition de l’esclavage en 1848 : La carte vous signalera un cimetière wisigothique et la chapelle Saint Vincent. Des grottes ont livré quelques secrets gardés depuis la préhistoire. Des bornes ont pu être perdues. Une a été retrouvée sous le pont qui franchit la rivière de Maury, au niveau du Mas Camps. Longtemps ce fut un passage à gué frontalier. Des huguenots ont dépassé un temps cette borne et quelques autres, ne laissant pas de bons souvenirs. Étaient-ils conduits par quelque Nyerro à leur solde ?

Vous continuerez en étant particulièrement prudents sur la route. Vous prendrez bientôt à droite, direction le Mas Amiel, le Mas de les Fredes et enfin le Mas Janeil.  Vous traversez des vignes de terroirs réputés, Maury, Rivesaltes. Si vous vous arrêtez pour déguster quelques vins, personne ne vous en fera le reproche. Testez avec modération sinon vos pas risquent d’être plus lourds et votre azimut vagabond. Une autre occasion se présentera pour mieux apprécier toutes ces bouteilles bien élevées gardées au frais.

Les chemins de terre ou goudronnés que proposent notre carte ou notre GPS sont, sur de longues distances, pratiquement sur les limites communales autrefois celles des royaumes de France et d’Aragon définies par le traité de Corbeil.

Au Mas Janeil, vous pourrez voir l’eau sourdre de la falaise. C’est la limite entre Maury, Tautavel et Cucugnan au lieu-dit Trouc de l’Ouille. Le passage par cet endroit est presque impossible sauf pour un bon grimpeur. Il y a des bergeries en ruine de l’autre côté de la falaise dans des garrigues abandonnées  aux sangliers. Nous les avons repérées en passant par une voie de contournement. Plus au sud existe un bon chemin muletier que nous ne prendrons pas pour le moment. Il passe un peu à l’ouest du Pech de la Couronne. Peut-être des Nyerros, bandits, trafiquants, commerçants, contrebandiers, y ont-ils laissé quelque souvenir en ce point mal contrôlé.

Pour arriver à votre but du jour, nous vous proposons de suivre le chemin qui longe la falaise vers l’Ouest, en direction du Grau de Maury. Vous serez dominés par le château de Quéribus, cité parmi les citadelles du vertige. Il a abrité les derniers défenseurs de la cause Cathare et d’une certaine indépendance des seigneurs du midi. Chabert de Barbaira, seigneur faydit dont l’histoire et l’esprit de résistance méritent d’être connus, a livré le château en 1255 après des années de résistance et trois semaines de siège.

La visite du château tout proche s’impose maintenant sauf si vous devez d’abord prendre un peu de repos avec vos accompagnants, à Maury ou à Cucugnan. Les tentations seront grandes pour que vous y restiez plus que ce que nous avons prévu.

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Bernard d’Alion

Bernard d’Alion, marié en 1236 à Esclarmonde de Foix morte parfaite cathare, rattrapé par l’inquisition, condamné pour relapse le 3 septembre 1258, est mort brûlé sur un bûcher le lendemain 4 septembre, place de la Canorga à Perpignan.   (Il me semble avoir lu que ce fut même devant l’évêque d’Elne, … quelle fête !)

(Place de la Canorga : place actuelle de la Révolution Française.)

précisions Michel Grosselle