Retour à la fiche étape

L’étape du jour est une étape difficile sur le plan du dénivelé proposé. Plus de 1100m. Vous passerez par le sommet du Madres à 2400 m d’altitude. Les conditions météorologiques doivent être optimales et votre équipement adapté. Nous avons signalé un itinéraire alternatif par Escouloubre et Counozouls si vos pieds sont devenus fragiles. Les ampoules ne concernent pas seulement la fée Électricité.

Vous quitterez Puyvalador et son verrou militaire aragonais puis espagnol totalement détruit. Il n’a pas survécu au traité des Pyrénées. Vauban a placé le sien plus loin, à Mont Louis. Ses ruines dominent le lac de barrage. Vous le franchirez en empruntant le GRP Tour du Capcir qui utilise opportunément cet aménagement hydroélectrique sur le cours de l’Aude. Vous passerez devant la statue rendant hommage à Joachim Estrade. Cet ingénieur avait eu le projet de joindre Mont Louis à Axat par une ligne de chemin de fer électrique similaire à celle du Train Jaune qui relie Mont Louis / La Cabanasse à Villefranche de Conflent. Son projet n’a pas totalement abouti, mais cette énergie verte pensée au départ pour des trains alimente toujours d’autres projets auxquels la fée que nous avons évoquée est associée.

A partir de maintenant, il vous faudra un autre type d’énergie pour grimper. Les barres de céréales et le chocolat sont une aide parfois nécessaire. Suivre le GR, arriver à l’abri du Becet puis au refuge Oller. Nous vous signalons dans le secteur des bornes forestières et frontalières marquées de la fleur de lis et des couleurs de l’ONF en limite de la forêt domaniale du Carcanet, des départements de l’Aude, de l’Ariège et des Pyrénées Orientales, près du col de la Marrane. Notre chemin ne passe pas tout à fait par là, aujourd’hui. Nous vous proposerons cet itinéraire plus tard. Mais si vous êtes en superforme pourquoi pas un petit détour. Vous trouverez le bon sentier pour arriver au sommet sans basculer dans le département voisin. Faites attention de l’autre côté la pente peut être raide. Ce moment vous donnera une excellente occasion pour vous rappeler que des Marranes, comme la famille de la mère de Montaigne, celle de Spinoza, celle de Mendès France ont dû quitter la péninsule ibérique quand l’inquisition les suspectait de judaïser en secret. Très peu ont eu la chance de trouver refuge en France où il y a eu des autodafés. Un juif est brûlé en 1512 à Toulouse, 17 le seront en 1685. Il y a eu quelques exceptions pour l’accueil, à Bordeaux mais plus encore autour de Bayonne.

Notre trace suit la variante du GRP qui domine le cirque du Serrat de les Clotes et vous fait passer entre le Roc Mari et le Roc des Nous Fonts. Ne vous écartez pas du sentier. Vous arriverez au sommet du Madres à 2468m. Le panorama est exceptionnel si le brouillard ne vient pas l’estomper. Vous dominerez de belles forêts qui ont généré des conflits dont nous vous entretiendrons par ailleurs, à Counozouls comme à Mosset.

Vous basculerez en suivant notre trace sur les hautes terres du Conflent. Elle rejoint une source un peu au nord du Salt del Burro, le saut de l’âne si nous traduisons. Son eau alimente le ruisseau de la Castellana naissant quelques dizaines de mètres plus haut. Continuez à descendre sur ce sentier qui le suit. Il passe au nord des anciennes carrières de talc du Baron Chefdebien et de son chemin de fer disparu dont le tracé pourra faire l’objet d’une belle randonnée plus tard. Le réchauffement climatique a eu raison de la station de ski signalée sur votre carte. Le refuge de Caillau n’est pas loin. S’il est fermé, vous pouvez y bivouaquer ou choisir l’emplacement du col de Jau que vous rejoindrez facilement. Vous pourriez vous mettre en quête de bornes numérotées par l’ONF repérées par trois passionnés de Counozouls sur ce versant du Madres. Mais vous serez plus près d’un menhir couché qui a du mal à se relever et d’une croix d’Aragon, à quelques mètres, qui marque la frontière négociée en 1258. Elle est signalée comme beaucoup de pierres remarquables sur le site de la commune de Mosset. Vous découvrirez deux autres stèles, mémoires de disparitions tragiques et de moments troublés de notre histoire.

Retour à la fiche étape

Bernard d’Alion

Bernard d’Alion, marié en 1236 à Esclarmonde de Foix morte parfaite cathare, rattrapé par l’inquisition, condamné pour relapse le 3 septembre 1258, est mort brûlé sur un bûcher le lendemain 4 septembre, place de la Canorga à Perpignan.   (Il me semble avoir lu que ce fut même devant l’évêque d’Elne, … quelle fête !)

(Place de la Canorga : place actuelle de la Révolution Française.)

précisions Michel Grosselle