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Le territoire d’Opoul est d’une richesse extraordinaire sur le plan géologique, avec ses calcaires, ses fossiles, ses grottes et ses avens. Ses garrigues, parfois dénudées concentrent les fragrances du romarin, du thym, des cistes et des lentisques. Longtemps les chèvres et les moutons ont profité de ces étendues érodées par les eaux de pluies infiltrées comme par leur brusque montée dans les ravins lors d’orages méditerranéens. La laine rapportait. Dans le secteur existait une contrebande de ce produit. Aujourd’hui, on la jette faute de filière rentable adaptée.

Le Correc de Vivers est un parcours à réaliser, par temps sec, bien sûr, un jour de ciel bleu. Les forêts de pins à l’ombre généreuse et aromatisée de leur essence vous surprendront par moments. Mais dans vos exploits et découvertes ne faites pas des étincelles. Attention à l’environnement et aux éventuelles interdictions. Sécurité oblige.

Vous pourriez passer de longs moments, des journées entières à explorer les galeries, les gouffres, les avens. Contactez les gens du lieu. Ils sauront vous diriger. Il y a une cathédrale souterraine à ne pas manquer. Mais il faut être sportif, bien entraîné mais surtout bien assuré par des accompagnateurs expérimentés et casqués.

Un autre chemin que nous avons décrit passe par Périllos, le purgatoire de Saint Patrick en Irlande, et jusqu’à La Valette avec l’Ordre de Malte, héritier des templiers. Il y a là-bas sur la tombe d’un Grand Maître les poires du blason de la famille de Perellos. Vous pourrez rejoindre le château de la famille de cet illustre personnage par Salveterre et le Cortal de la Murtra. Vous retrouverez les poires de leur blason à côté de l’église romane castrale toujours debout. La foi sauve même les monuments.

Si pour l’heure, vous nous suivez, par l’avenue de Fitou, vous allez rejoindre la D9 au niveau d’une petite chapelle. Vous prendrez la direction de Vinyers de Baix et vous finirez par croiser le GRP labellisé chemin de l’ancienne frontière que vous ne prendrez pas aujourd’hui. Filez tout droit comme notre GPS vous y invite. Vous arriverez alors à Saint Aubin, vieille chapelle wisigothique aux trois arcs outrepassés. Là se recueille et prie une toute petite communauté de catholiques. Si vous respectez l’esprit du lieu, vous serez certainement les bienvenus. Une borne antique a été trouvée près de la fontaine des douaniers. Elle est logée à l’intérieur comme l’ont été pèlerins et voyageurs en bordure de la voie héracléenne que l’autoroute, comme la voie de chemin de fer ont évité. A un moment de son histoire, des lépreux y ont trouvé asile. Des moines évangélisateurs et bâtisseurs aux modestes moyens l’avaient implantée sur les bords d’une doline dans le style de leurs origines wisigothiques. Cette cuvette remplie des eaux du ciel et des torrents a été asséchée par un travail audacieux, certains diront de romains, d’autres de templiers. Un aqueduc souterrain creusé à la main par des esclaves, des serfs ou des captifs déverse depuis des siècles les eaux recueillies dans ce grand entonnoir naturel et les envoie canalisées vers Fitou par le ruisseau du Pla. Ces terres gagnées sur un paradis des moustiques éradiqués sont toujours cultivées. La vigne donne ses fruits généreux à l’appellation appréciée des fins palais. Sur votre gauche, vous distinguerez plusieurs abris. Le sentier des capitelles, cabanes de pierres sèches des bergers peu fortunés, vous les fera mieux découvrir. Il vous donnera l’occasion de rester plus longtemps.

Continuez sur l’asphalte de la D 50, prenez à droite sur quelques mètres la route d’Opoul, puis tournez à gauche direction la table d’orientation et le beau point de vue de Pech Maurel. La modernité fait brasser du vent à des éoliennes. Dans leur environnement était situé un phare de l’Aéropostale. Ses avions et hydravions faisaient escale non loin, de l’autre côté de l’étang de Salses et de Leucate, pour que le courrier arrive à Alger, Tanger, Casablanca, Dakar et au-delà par-dessus l’océan, par-dessus la Cordillère des Andes. Nous retrouverons leur point d’escale à Saint Laurent et au Barcarès.

De Pech Maurel, le château médiéval de Fitou est en vue. Allez-y. Prenez le sentier. Vous franchirez le ruisseau du Pla, passerez à côté de l’église. Si elle est ouverte vous y trouverez deux nefs et l’influence des templiers. Vous arriverez au château. Il a été pris et repris. Il a été reconstruit. Les principales destructions datent du XIXème siècle quand la révolution l’a repris à la famille d’Aragon qui a pu doubler les R. Les habitants de Fitou s’en sont emparé. Ils s’en sont servi de carrière pour faire du neuf avec du vieux.

Ce château a été celui d’un seigneur de Niort, lié à la famille d’Aragon de Nunyo Sanch, après ses derniers faits d’armes et sa résistance dans les Fenouillèdes et le pays de Sault de 1255. Il a trouvé refuge ici après une conversion crue sincère par ses contemporains. Est-ce la raison qui a poussé le roi de Majorque à demander son inclusion dans son domaine après le traité de Corbeil ? Ou est-ce en sa mémoire que l’appellation Rivesaltes est aujourd’hui partagée en bons chrétiens ?

Toujours est-il que les frontières ont bougé après enquêtes ordonnées par le Roi de France et accord vers 1320. Elles se sont rapprochées de Fitou, comme de Leucate sans inclure les deux châteaux maintenus sous souveraineté française. Des bornes, certainement maçonnées en 1658, semblables à celles de Belesta, sont visibles au sud de Fitou, en bordure de chemin, dans la pinède. Les parfums et arômes de fenouil, de thym, de lavande et de genièvre peuvent se mêler avec ou sans alcool à ceux de vos verres, ajouter avec un peu de griserie à la beauté des vignes, des capitelles, des orchidées.

Pour le moment près du château, prenez un peu de détente et de repos. La visite de ces bornes attendra, comme les explications sur le pastoralisme lié aux grands monastères de la région qui les a pendant des siècles remodelés.

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Bernard d’Alion

Bernard d’Alion, marié en 1236 à Esclarmonde de Foix morte parfaite cathare, rattrapé par l’inquisition, condamné pour relapse le 3 septembre 1258, est mort brûlé sur un bûcher le lendemain 4 septembre, place de la Canorga à Perpignan.   (Il me semble avoir lu que ce fut même devant l’évêque d’Elne, … quelle fête !)

(Place de la Canorga : place actuelle de la Révolution Française.)

précisions Michel Grosselle