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Vous avez quitté la moyenne montagne et l’influence de la Méditerranée se fait sentir. La vigne est bien présente, les oliviers sont là. Le paysage est marqué par la présence du granit, de terres issues de son arénisation au cours des âges géologiques, mélange de sable et d’argiles, où paissent quelques troupeaux, des animaux venus d’ailleurs, d’un orient lointain. Avec le néolithique, chèvres et moutons, vaches et taureaux sont arrivés conduits par des bergers. La scène a pu étonner bien des chasseurs cueilleurs qui ont changé de métier. Des vestiges de cette époque sont présents sur votre parcours, dolmens, menhirs. Des châteaux du moyen-âge, des églises wisigothiques et romanes, des bornes le jalonnent aussi. Votre chemin vous fera passer à proximité d’un village aujourd’hui abandonné, Séquières aux graphies variées. Il possède un château bien endommagé par les attaques des routiers, soldats mercenaires à la solde des rois, de princes ou de grands capitaines qui la campagne militaire terminée se payaient en rançonnant, tuant, volant. Une grande insécurité à régné dans les Fenouillèdes au XIVème siècle comme en Roussillon, Vallespir, Conflent et Cerdagne. Et la grande peste de 1348 apportera misère et désolation. Des villages et des hameaux ont disparu dans la montagne comme dans la plaine. Postérieurement les conflits internationaux dont la guerre de cent ans, les guerres civiles dans des états voisins en Castille, en Aragon, comme en France avec ses 8 guerres de religion apporteront leurs lots d’exactions. Dans Granitopolis, sont évoqués des villages disparus. Sur la carte, des chapelles sont signalées. Elles rappellent une vie qui a trouvé meilleure chance et protection ailleurs. Palme, Saint Just, Sainte Félicité, Sainte Eulalie, Saint Vincent. La beauté est restée. Vous qui passez, sachez en profiter.

Nous vous proposons de quitter Sournia par la rue des jardins et atteindre le moulin. Continuez sur la route de Prades. A 500 m à droite, vous trouverez le sentier qui vous mènera au lieu dit La Mole. Vous serez sur le GR 36 et vous arriverez, passé le Roc Donzeille, à Campoussy. Le petit village, comme son église restaurée vous inviteront à rester plus longtemps. Son eau vous désaltérera. Vous penserez alors à l’auteur de Granitopolis qui hydrogéologue un temps, hydrogéologue toujours a parcouru la région à la recherche de réserves cachées dans les failles et les sables. Ici il en a trouvé pour alimenter suffisamment le village.

Si vous ne succombez pas aux charmes de Campoussy et poursuivez votre route, vous prendrez celle de Prades et très vite, sur votre gauche, le chemin de Palme. Vos pas vous mèneront à la chapelle Saint Just et au château de l’autre côté du chemin. Ruiné, dangereux. Il vaut mieux éviter d’y entrer. Saint Just sera plus accueillant.

Au lieu dit Le Débat, vous aurez le choix. Itinéraire à débattre ou mémoire de terres aux attributions mal définies ou usurpées ?

Vous pouvez suivre notre carte et la trace GPS. Elle vous fera passer au col de Guers, Si le prieuré de Marcevol vous tente, vous trouverez le chemin au col même. Vous ne manquerez pas Sainte Eulalie et au village ne ratez pas Sainte Marie des escaliers. Si vous préférez pour le moment rester sur les hauteurs et suivre notre trace, sachez que vous êtes sur la ligne frontière de 1258. Continuez vers le Col de Curet, le Roc Cisterne avant de vous retrouver au lieu dit Les Moles ou une antique meule, aujourd’hui déplacée dans le jardin d’une maison du village de Trévillach marquait la frontière au bord de la route. Bientôt vous serez dans ce village et vous pourrez la voir.

Un autre choix sera de poursuivre le chemin jusqu’à la côte 725. A une cinquantaine de mètres à droite, vous devriez trouver le Dolmen dit de la mort de l’Eguassier. Est-ce en souvenir de la mort tragique en ce lieu d’un Nyerro, contrebandier, bandit, trafiquant de chevaux en cette zone de limites ? Un peu plus loin, au bord du chemin, vous trouverez, planté dans la forêt un beau menhir. Vous pourrez poursuivre et faire un détour par Séquière, ses demoiselles, Saint Vincent, ses érables de Montpellier, ou rejoindre Trévillach si vos pieds sont un peu lourds en passant par un chemin de croix (d’Aragon) presque miraculeusement revenue à nos mémoires.

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Bernard d’Alion

Bernard d’Alion, marié en 1236 à Esclarmonde de Foix morte parfaite cathare, rattrapé par l’inquisition, condamné pour relapse le 3 septembre 1258, est mort brûlé sur un bûcher le lendemain 4 septembre, place de la Canorga à Perpignan.   (Il me semble avoir lu que ce fut même devant l’évêque d’Elne, … quelle fête !)

(Place de la Canorga : place actuelle de la Révolution Française.)

précisions Michel Grosselle