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Vous êtes dans un haut lieu d’estive où les bêtes paissent dans de belles prairies. L’eau est abondante. Des ours de passage ont été repérés dans le secteur et plus récemment des loups. Le lynx y a été aperçu. Vous verrez et entendrez siffler des marmottes. Les isards ne sont pas rares. Dans le ciel tournoient parfois en groupes des vautours fauves. Ils balaient de larges secteurs en quête de nourriture. Les gypaètes barbus sont plus rares et plus solitaires. Ils tournoient des heures pour heureusement tomber sur un os dont ils se délectent.

Nous vous proposons de poursuivre en rejoignant la vallée du Galbe par GRP Tour de Capcir. Vous pourriez être tentés par l’ascension des Pérics ou le passage par la Portella d’Orlu, limite du comté de Foix d’antan. Ce col où pousse la réglisse sauvage vous ouvre la vallée de l’Ariège. Mais notre GPS et notre carte vous incitent à suivre le cours de l’eau du Galbe, de descendre en suivant le Rec de la Peira escrita de la carte, le ruisseau de la pierre écrite, nous traduisons. Vous trouverez facilement cette pierre en faisant un petit détour vers l’étang du Diable. Encore plus facilement si vous en avez relevé les coordonnées sur le site que nous vous signalerons par la suite. Depuis le néolithique, des bergers parcourent ces montagnes. Certains ont voulu laisser une trace. De nos jours, il paraît que le nom des ânes est écrit partout. Ne laissez pas le vôtre pour ne pas saturer et polluer les pierres. Une boîte à lettres est là tout près pour recueillir vos mots sur papier si vous êtes pris par une pulsion irrépressible d’écriture.


Vous passerez près des baraques de la Jaça de la Llosa. Le chemin s’améliore et s’élargit. Quand vous aurez derrière vous la baraque de la Jaceta la station de ski de Formiguères ne sera pas loin. Vous pourrez choisir de visiter Formiguères et vous y approvisionner. Vous trouverez le chemin facilement, sauf par temps de brouillard. Notre trace GPS sera alors d’une grande utilité.

Ce village, le plus important du Capcir, a sa gendarmerie. Il a connu des moments dramatiques lors de l’époque de la grande peste de 1348. Des hameaux ont perdu toute leur population, Formiguères 90 % de ses habitants. Au moyen âge, la population pouvait trouver refuge dans le château. Si vous faites le tour du pâté de maisons qui inclut l’église, malgré les siècles, les destructions et les réaménagements, sa présence reste manifeste.

Maintenu dans le Royaume d’Aragon par le traité de Corbeil, le Capcir a gardé ses liens ecclésiastiques avec Alet et l’archevêché de Narbonne. Le traité des Pyrénées n’a rien changé. C’est avec le Concordat que la situation a évolué. Les fidèles prient maintenant en communion avec l’évêque de Perpignan.

Notre parcours vous invite à passer à la grotte de Fontrabiouse. Vous serez alors en terrain calcaire et une belle grotte aménagée vous étonnera après votre long cheminement au grand air. Si vous êtes encore en pleine forme, allez à Rieutort qui vous charmera par ses belles maisons de pierre au bord du ruisseau et son église, près de la route.

 

Si vous êtes pressés d’arriver, vous prendrez le chemin de Vauban qui suit le cours du Galbe. Vous franchirez cette rivière au pont de les Molines, passerez par la Font de la Polideta.

Nous vous conseillons d’aller découvrir alors une statue-menhir remarquable par sa forme, ses gravures à peine visibles, sa situation, dans le champ entre la D118 et le village de vacances, derrière l’arrêt de bus. Surprise assurée. Pour nous, c’est le menhir de Rose Cathalà qui nous a reçus et nous l’a fait découvrir dans son champ. Il est dit de Caramat. Il a pu servir il y a quatre ou cinq millénaires à marquer l’espace et les esprits. Aujourd’hui, dans un environnement très proche, des croix d’Aragon et des fleurs de lis marquent des frontières abolies. Curieusement elles sont matérialisées, renforcées de nos jours par des lignes de fil de fer barbelé pour une autre forme de défense du territoire, d’accès à la forêt et de quelques droits sur des arpents d’herbe tendre.

Vous trouverez facilement le chemin qui vous conduira au château, ancienne place forte royale aragonaise qui contrôlait l’entrée du Capcir. Du pied des pans de muraille encore debout vous aurez une belle vue sur le lac de barrage de Puyvalador et le massif du Madres. Son sommet pourra être de votre prochaine étape, sauf si vous décidez de le contourner. Sachez que les bornes de toutes sortes n’y manquent pas. Il y en a de merveilleuses au col de la Marrane pour les costauds comme au col des Ares, si vous avez les pieds un peu fragiles. Elles sont toujours d’utilité pour les services des eaux et forêts qui les repeignent à leurs couleurs. Nous espérons que vous aurez su trouver un hébergement à votre goût dans le village ou autour et que vous passerez au moins une bonne nuit en ce lieu.

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Bernard d’Alion

Bernard d’Alion, marié en 1236 à Esclarmonde de Foix morte parfaite cathare, rattrapé par l’inquisition, condamné pour relapse le 3 septembre 1258, est mort brûlé sur un bûcher le lendemain 4 septembre, place de la Canorga à Perpignan.   (Il me semble avoir lu que ce fut même devant l’évêque d’Elne, … quelle fête !)

(Place de la Canorga : place actuelle de la Révolution Française.)

précisions Michel Grosselle