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Nous essaierons aujourd’hui de vous faire arriver à Llivia, enclave espagnole en territoire français, riche de vestiges des temps passés, de son histoire mouvementée à la fois ibère, romaine,wisigothe, arabe, franque, cerdane, majorquine, française, aragonaise et espagnole.

Partant de l’église Saint Étienne, vous trouverez le sentier qui rejoint le GRP Tour de Cerdagne. Vous passerez par le Col de Bena, puis le hameau de Bena enfin celui de Fanes. Sur la carte, vous voyez signalé le dolmen du camp de la Marunya (déformation de la Mare Manya / Mère Magne / Mater Magna / la grande mère de cultes disparus. Vous ne regretterez pas le petit détour. Sur place il est possible que ce monument mégalithique change de nom par la magie des étiquettes et des trous de mémoire, dolmen d’en Caballer, dolmen de Brangoly, d’Enveitg, de Dorres. Serait-ce le fruit d’un sortilège lancé depuis sa Cova par la Marunya que nos temps n’honorent que sous d’autres noms, sous d’autres cieux pour ceux qui ne verraient ici que l’antre d’un démon ?

Vous passerez Brangoly. Saint Fructueux, évêque de Tarragone, premier martyr ibérique et son église romane mériteront une petite halte. Un effort, et vous serez bientôt à Sainte Marie de Belloc. Cette autre église romane est ce qui reste d’un monastère ruiné, abandonné depuis la révolution française. Au XIIIème siècle, c’était un hospice pour des pèlerins en route vers Saint Jacques. IL accueillait aussi de simples voyageurs dans les trente pas sensés garantir la Paix de Dieu, protection des personnes et des biens. Vous aurez alors un point de vue magnifique sur la Cerdagne.

En redescendant vers Dorres vous foulerez une belle chaussée empierrée. Ce chemin séculaire pourrait vous mener à Rome, ou vous faire revenir à Brangoly. La chapelle de la Mageta mérite un arrêt pour l’évocation de la légende qui lui est associée. Elle est affichée.

Au village de Dorres, l’église romane est d’autant plus remarquable quand on sait qu’elle fut la « planque » d’aviateurs, de porteurs de messages et titulaires de faux papiers. Un bel abreuvoir, un lavoir, avec à disposition eau froide et eau chaude pour lavandières délicates sont à quelques pas. Sont bien mis en évidence des panneaux des chemins de la Liberté. Le curé de Dorres, l’abbé Jean Ginoux, y a joué un rôle important, comme des médecins de l’établissement sanitaire et thermal alors en service.

Un petit bain dans des eaux chaudes et sulfureuses sera possible en toutes saisons aux bassins tout proches. Ibères, romains, moyenâgeux, ils sont désormais aux normes du jour. Vous passeriez juste à côté. Profitez-en. Ils sont aménagés sur une belle terrasse offrant une très belle vue sur le Cambre d’Aze, le Puigmal, le Serrat del Cadi, sur la colline et le château de Llivia.

En continuant le GR Tour de Cerdagne, vous arriverez à Angoustrine. Vous pourrez demander à la mairie la clé de l’église romane de Saint André. Posée majestueusement sur un énorme bloc de granit du chaos de Targassonne, elle vous livrera ses trésors multiséculaires. Vous vous trouverez « face à face » avec un surprenant Dieu Janus.

Passé Angoustrine, à la côte 1384, vous prendrez le chemin de Cereja, hameau de Llivia. Vous serez alors en territoire aujourd’hui espagnol. Bien vite, la descente aidant vous arriverez à la Julie romaine, qui ne demande qu’à vous livrer ses secrets.

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Bernard d’Alion

Bernard d’Alion, marié en 1236 à Esclarmonde de Foix morte parfaite cathare, rattrapé par l’inquisition, condamné pour relapse le 3 septembre 1258, est mort brûlé sur un bûcher le lendemain 4 septembre, place de la Canorga à Perpignan.   (Il me semble avoir lu que ce fut même devant l’évêque d’Elne, … quelle fête !)

(Place de la Canorga : place actuelle de la Révolution Française.)

précisions Michel Grosselle